Donald Trump à la Maison-Blanche face à l'oligarchie de fonctionnaires
Il est parfois difficile de dénouer le vrai du faux et de saisir la réalité sous les apparences. Ainsi en fut-il cette semaine de la tragi-comédie du « Border Bill » à savoir l’accord signé entre les républicains et les démocrates du Congrès pour voter une loi de finance incluant quelques dollars pour le mur du président assortis de prévention à son égard et de restrictions quant à ses droits d’agir dans la construction de ce mur. En clair, dans leur mansuétude, les parlementaires, y compris ceux de son parti, autorise pour un coût de 1,370 milliards de dollars, la construction d’une « barrière » sur 20 miles (32 km) au Texas. Il faut rappeler que la demande du président est de 5,7 milliards de dollars pour un mur, et que dans ces conditions, il aurait du opposer son veto et replonger l’administration dans la cessation de ses activités (Shut Down) jusqu’à ce qu’une solution fut trouvée.
Comme, tout en critiquant la loi, il annonça devoir la signer, il mit hors d’eux certains de ses soutiens qui allèrent jusqu’à le traiter d’idiot (Anne Coulter) et qui dénièrent l’intérêt de la déclaration « d’urgence nationale » sans avoir mis un véto à la loi. A cela il fut répondu par d’autres que le véto pouvait être transgressé par un vote des deux tiers du Sénat, et que les votes étaient acquis. Donald Trump pour éviter d’être battu par un vote de ses propres parlementaires a préféré s’incliner mais maintint la déclaration d’urgence nationale pour débloquer d’autres fonds pour la construction du mur.
Dans cet imbroglio, il faut comprendre que Trump est entouré de « conseillers » qui ne lui veulent pas de bien, et surtout sur ce sujet de l’immigration. Qui le dissuade, et de quoi, c’est à cela qu’il faut répondre pour comprendre.
C’est ce que nous allons tenter de faire en racontant l’anecdote suivante rapportée par Ryan James Girdusky sur son compte twitter (@ryangirdusky). Elle est relative à un autre incident qui fit bondir des conservateurs : le refus de recevoir les « Angels Moms » - à savoir les mères des enfants et jeunes gens assassinés par des immigrés illégaux (ou légaux) et qui réclament un mur pour stopper l’invasion.
« Beaucoup de nouvelles sont parvenues sur mon compte Twitter à propos des « Angel Moms » et d’une rencontre avec Donald Trump pour parler de la loi sur la sécurité à la frontière (Border Bill). Je tiens à vous éclairer sur la façon dont les choses se sont passées.
Les « Angels Moms » sont arrivées à Washington D.C en début de semaine (11 février) pour rencontrer Trump, Schumer (Leader de la minorité démocrate au Sénat) et Pelosi (Speaker démocrate de la chambre des Représentants). Les bureaux de Schumer les ont assurées d’un rendez-vous, ceux de Nancy Pelosi ont alerté la police à ce sujet, et la Maison Blanche leur a annoncé respectueusement son refus de les recevoir.
D’après deux sources, l’ordre est venu directement de Mulvaney (Chef de l’administration de la Maison Blanche) d’interdire une rencontre du président avec les « Angels Moms ». Celles-là même que Donald Trump fit monter sur scène dans certains de ses meetings pendant la campagne électorale. Et en effet les services de la Maison-Blanche ont mis en œuvre des moyens pour empêcher les informations de parvenir à Trump. De nombreux assistants de l’équipe de la Maison-Blanche, hostiles au MAGA mouvement (Doctrine de Trump), bloquent toute information pour qu’elle n’atteigne pas le bureau du président.
Avec Trump dans l’ignorance de leur demande, les familles des « Angels » et leurs organisateurs se sont concertés pour savoir comment attirer l’attention du président. Ils ont émis plusieurs idées, mais peu d’entre elles pouvaient être mises en œuvre avant les vols de retour des Angels Moms prévus pour le jeudi 14 février.
Elles optèrent donc pour la tenue d’une conférence de presse à l’extérieur de la Maison Blanche au cours de laquelle elles avaient l’intention de dénoncer la « Border bill ». La Maison Blanche ayant eu vent de la chose paniqua. Dans leur optique, cela eût été horrible, surtout après avoir travaillé si durement pour empêcher toute critique de la part des médias conservateurs (Breitbart news, Michael Savage, Rush Limbaugh, Drudge report etc…).
Mercedes Schlapp appela l’un des organisateurs en lui demandant que le groupe change de ton et déclare que Trump se battait pour elles à travers la « Border Bill ». L’organisateur refusa, disant que 1,370 milliards étaient insuffisants pour la mémoire de ces américains assassinés et pour prévenir d’autres meurtres par des immigrants illégaux.
Mercedes ayant échoué, Kellyanne Conway (Conseiller spécial du président) prit le relais arguant « Qu’elles ne pouvaient faire çà à Donald Trump ! ». La discussion devint violente, des mots furent échangés, mais à la fin les familles des « Angels » refusèrent de renoncer à leur conférence de presse en face de la Maison Blanche.
Kellyanne était réellement furieuse de cette conversation. Ce fut lors que Trump entra dans la pièce et sentit que quelque chose n’allait pas. Après lui avoir caché la situation, quelqu’un s’en voulut et lui raconta l’histoire de la venue à Washington des « Angels Moms ».
Comme les « Angels Moms » étaient autour de la Maison-Blanche, Trump les appela et leur dit vouloir les recevoir, qu’il n’avait aucune idée de ce qui s’était passé et qu’il les invitait à 9h 15 du matin le vendredi 15 février.
La plupart des membres du groupe avaient déjà quitté Washington, mais le peu de celles qui y demeuraient furent heureuses de rencontrer le président. Et ce fut Trump qui eut l’idée de les recevoir dans « Rose garden ».
L’une des fonctionnaires de la Maison-Blanche, Sylvia Mae Davis, la plus enjouée, adjointe au secrétaire de l’état-major de la Maison-Blanche et adjointe-assistante du président, se trouvait ironiquement être l’une des plus hostile au mouvement MAGA à la Maison-Blanche. Elle a du être recrutée par Rob Porter et d’après des sources à la Maison-Blanche serait le barrage le plus solide pour entraver l’arrivée de tout ce qui concerne l’immigration sur le bureau du président.
Lors de la réception des « Angels Moms » Donald Trump se mêla à elles, les interrogea sur le nombre d’illégaux compromis dans les meurtres de leurs enfants. Après cela elles dirent avoir été heureuses qu’il leur eût accordé de son temps, mais qu’elles étaient déçu de n’avoir pas pu le faire changer d’avis quant à la signature de la loi « Border Bill ». »
On s’aperçoit de la difficulté pour un homme n’appartenant pas au sérail de trouver des collaborateurs dévoués, et par là de ce que sans information, un président des Etats-Unis est comme isolé non seulement de ce qui se trame, mais encore de ses partisans et électeurs.
Donald Trump devrait en tirer des leçons, et constituer son propre réseau de renseignement ainsi que des canaux privés lui permettant d’être en contact avec ceux qui l’ont élus et devraient pouvoir accéder à lui sans embûche.
Mais aussi, il faudrait que chacun de ceux qui le soutiennent et espère en lui, comprennent que la tache est très difficile dans un monde où les opinions des fonctionnaires prennent le pas sur leur devoir qui est de servir celui ou celle que le peuple a choisis.
Nos républiques sont devenues des oligarchies de fonctionnaires, qui n’acceptent plus que leurs idées politiques ne soient pas les seules reconnues. La technostructure est l’ennemi du peuple et donc de la nation.
Georges Clément
Le 18 février 2019